Pour une bio qui transforme le monde

Affichage environnemental : positionnement du SYNABIO.

L’affichage environnemental, prévu par la loi « Climat et résilience », doit permettre de guider les consommateurs vers des produits plus respectueux de la planète. C’est donc un levier majeur de la transition agricole et alimentaire.

Depuis 2020, le SYNABIO a contribué à l’expérimentation officielle sur cet affichage en tant que membre du comité des partenaires et en participant à l’initiative Planet-score. Sur la base de ces travaux, nous considérons que le futur affichage environnemental doit s’inscrire dans une feuille de route claire pour la transition : veut-on poursuivre l’intensification des systèmes de production ou au contraire les réorienter vers la sobriété, incarnée aujourd’hui par des modes de production extensifs tels que l’agriculture biologique ?

Cette question n’a malheureusement pas été débattue dans le cadre de l’expérimentation mais nous considérons qu’une transition digne de ce nom passe nécessairement par :

  • la généralisation de pratiques agricoles extensives afin de mettre un terme à notre dépendance aux intrants chimiques (engrais et pesticides) qui sont une source de contamination généralisée de notre environnement (eau, sol et air) ;
  • une réduction de la part des produits animaux dans notre alimentation ;
  • une réduction du gaspillage.

Notre vision de la transition amène à clarifier plusieurs orientations pour le futur affichage environnemental.

  • Concernant tout d’abord la méthode de scoring, il est indispensable de compenser les nombreux biais et lacunes de l’ACV qui tend à favoriser les modes de production les plus intensifs. Le Planet-score a proposé des améliorations (intra et extra ACV) qui devront être prises en compte pour l’élaboration de la méthodologie officielle.
  • Concernant le format du futur affichage, plusieurs études montrent que l’ajout de sous-indicateurs, complémentaires au score global, permettra une meilleure compréhension de la part des consommateurs. Nous recommandons donc l’ajout de 3 sous indicateurs : climat, biodiversité et pesticides.

Par ailleurs, conformément à l’avis 90 du Conseil national de l’alimentation de juillet 2022,  nous demandons l’ajout d’un indicateur complémentaire sur le mode d’élevage. Cet indicateur est nécessaire pour accélérer la réorientation des élevages vers des pratiques plus extensives qui contribuent à la préservation des écosystèmes et à une meilleure prise en compte du bien-être animal.

Enfin, il nous paraît indispensable de réserver aux entreprises la possibilité de calculer ou valider le score de leurs produits. Aujourd’hui, on peut trouver des produits scorés par des applications sans que le fabricant n’ait été sollicité pour fournir ses données ce qui pose la question de la fiabilité du scoring. Par ailleurs, la notion d’affichage environnemental volontaire suppose que le fabricant ait choisi de faire scorer son produit ou ait donné son accord pour qu’un tiers le fasse.