Communiqué de presse du 14 avril 2017- FNAB -SYNABIO
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Une quasi-unanimité des candidat-e-s pour reconnaitre les apports positifs de la bio l'ensemble de l’agriculture
Tous-tes les candidat-e-s reconnaissent, à des degrés divers, la nécessité d’un « produir mieux » pour allier la sécurité alimentaire à la gestion des biens communs (eau, sols, air) et la nécessité d’une relocalisation de notre système agro-alimentaire via notamment des circuits courts, pour garantir à la fois la confiance des consommateurs et la rémunération des producteurs. Par ailleurs, on constate une quasi-unanimité pour l’interdiction des OGM actuels.
Ils – elles reconnaissent également la nature structurelle des crises agricoles et la nécessité de réguler les filières dans une perspective d’équitabilité avec, au centre, la question de l’organisation collective des agriculteurs dans la mise en marché. Une quasi unanimité pour le principe d’une plus grande garantie du consommateur sur l’origine et la qualité des produits agricoles, avec l’enjeu d’une certification et/ou labellisation par la puissance publique à un niveau national ou local.
Pour autant, des divergences fortes sur le rôle de l’Etat dans la transition agricole et la place de la bio
A côté de programmes clairement orientés vers une transition pour une agriculture à terme territorialisée et biologique (J-L.Mélenchon, B.Hamon, P.Poutou signataires du Pactebio), les autres candidat-e-s ne choisissent pas une orientation prioritaire du système de production au regard des enjeux globaux (économie, environnement, social). On retrouve ici les positionnements « libéraux » (E.Macron, F.Fillon) qui soutiennent la « vocation exportatrice » (céréalière notamment) de la France et donc des modèles techniques qui les sous-tendent (agro-chimie). On retrouve aussi les positionnements, nombreux et variés, des « souverainistes » (M.Le Pen, F.Asselineau, N.Dupont-Aignan) qui s’accordent sur un modèle socio-économique de ferme familiale « libérée » des contraintes et normes de production notamment environnementales.
Un dialogue démocratique utile, mais des décisions politiques urgentes à prendre pour ne pas casser la dynamique de la filière bio française
Si cette étape du débat démocratique a permis de faire tomber certaines idées reçues ou fausses chez les candidat-e-s, notamment sur le cadre réglementaire, le-la future ministre de l’agriculture devra prendre ses responsabilités sur les points suivants :
Ces deux sujets sont situés clairement dans le cadre communautaire, lequel n’empêche pas une position autonome de l’Etat français pour la priorisation des aides agricoles ou le choix de rejeter ou d’accepter le compromis européen en matière réglementaire.
Au-delà de ces premières échéances, le développement de la bio passera par la mise en place de filières pérennes et rémunératrices, notamment grâce à la contractualisation pluriannuelle et par un soutien à l’investissement et à l’innovation dans ces filières. Accompagner ainsi l’essor de la bio, c’est permettre aux agriculteurs et aux PME de l’agroalimentaire de mieux vivre de leur travail et proposer aux consommateurs une alimentation de qualité, plus respectueuse de la santé et de leur environnement.
Il y a là une opportunité sans précédent de réconcilier les citoyens et leur agriculture et les acteurs de la bio se mobiliseront pour que le prochain exécutif s’engage dans la voie de cette transition agricole et alimentaire.
Ce sera donc un printemps décisif pour la filière bio française, un premier test pour le-la Président-e élu-e par nos concitoyens très majoritairement favorables au développement de la bio3.
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1 Voir le débat public AG FNAB 4 avril 2017 : http://www.fnab.org/un-reseau-des-valeurs-des-hommes/vieassociative/
971-assemblee-generale-de-la-fnab-2017
2 Rdv APCA-FNAB-Coop de France – SYNABio avec S.Le Foll le 29 novembre 2016
3 Sondage IFOP pour APE mars 2017