Pour une bio qui transforme le monde

Préserver la biodiversité au sein des filières bio des pays du sud

Introduction
La biodiversité mondiale subit un déclin majeur à l’échelle de la planète : 25% des espèces sont menacées d’extinction et les écosystèmes naturels ont décliné de 47% en moyenne de 1970 à 2016 selon l’IPBES. Les plus forts déclins sont notamment observés dans les zones tropicales et subtropicales.

Les forêts et autres écosystèmes naturels qui constituent les principaux refuges de biodiversité terrestre dans ces zones sont détruits à un rythme alarmant. Selon un récent rapport du WWF, l’élevage intensif et l’expansion de la production agricole en sont les principales causes. Six matières premières sont notamment identifiées comme responsables de 80% de cette déforestation dont l’Union européenne compte parmi les plus gros consommateurs (soja, huile de palme, viande de boeuf, produits dérivés du bois, du cacao et du café). L’importation de matières premières ou de produits transformés dont la production a contribué, directement ou indirectement, à la dégradation des forêts dans les pays producteurs est désormais qualifiée de “déforestation importée”. La pression de la consommation européenne et française s’exerce aussi sur de nombreux écosystèmes non-forestiers, comme les tourbières, les mangroves, les prairies, les savanes et les sols, tous essentiels au maintien de la biodiversité. Leur préservation ne relève donc pas uniquement de la responsabilité des pays producteurs mais doit engager l’ensemble des acteurs du commerce international.

L’agriculture biologique, au sud comme au nord, représente un puissant outil de
préservation de la biodiversité. L’interdiction des pesticides et des engrais de   synthèse constitue une réduction majeure des pressions exercées sur la biodiversité. En l’absence de chimie, les producteurs sont également pionniers de la mise en oeuvre de bonnes pratiques permettant de conserver un bon niveau de rendement en coopération avec le vivant (rotations longues, couverture des sols, agroforesterie, amendements organiques…). Si l’agriculture biologique constitue une base solide pour préserver la biodiversité dans les filières Sud, le SYNABIO considère qu’il est essentiel pour notre secteur de se fixer des objectifs de progrès
complémentaires aux exigences du règlement bio, notamment en matière de lutte contre la déforestation et de juste rémunération des producteurs. La bio doit rester un modèle pionnier et exemplaire en matière de préservation de la biodiversité.

Cette publication intervient en complément du guide biodiversité publié par le Synabio en mars 2021. Elle a pour objectif d’accompagner les entreprises bio dans la compréhension et la réponse aux enjeux de préservation de la biodiversité dans les filières Sud. Afin de vous permettre d’appréhender cette thématique dans toute sa complexité, nous vous proposons une approche en trois temps :
Partie 1 – Comprendre les enjeux
Partie 2 – Identifier les axes de progrès
Partie 3 – Accompagner et valoriser les engagements de l’amont à l’aval


Contact Synabio : Mathilde Gsell – mathildegsell@synabio.com